Ouverture sur une musique « Toutouyoutou ».
Apparait une homme avec un collant rose fluo, short, tee shirt moulant et bandeau dans les cheveux. |
Il fait de la gym en regardant la télé.
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Didine |
Ah toutou you tou |
Ah toutou you tou |
Ah touyou touyou toutouyoutou
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TV |
Et maintenant, passons aux abdos fessiers
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Didine |
Ouh la, ça se complique |
(prend la position à terre, un genou par terre et l’autre jambe en l’air)
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TV |
On garde la position |
Et 1 – 2 – 3 – 4 |
1 - 2- 3 - 4
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Didine |
Ah elle en a de bonne celle là… garder la position
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Un homme, habillé en cuir avec une casquette noire, sort de la cuisine
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Popol |
Et bien mon dadoud’amour, on se muscle son petit postérieur ?
(lui donne une tape sur les fesses)
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Didine |
Et bien oui, je trouve que j’ai un semblant un de cellulite là… (lui montre), j’hésite à aller voir Monsieur Bancal pour me faire une petite liposuccion…
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Popol |
Oh bah s'il n'y a que ça…pour la lippo, j’dis pas, mais pour la…
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Didine |
(l’interrompt en rigolant ) |
Oh ce que tu peux être fofolle toi alors…
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Popol |
Folle d’amour pour toi ma biquette… |
En attendant, ton postérieur me va très bien à moi… |
Il n'y’a pas à y retoucher
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Didine |
C’est que par rapport à Madonna, y’a encore un peu de boulot…
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Popol |
C’est sûr, tu n’es pas prêt de jeter ta petite culotte sur scène toi ! |
Il faudrait déjà trouver la taille XXL ! Je rigole... (embrasse Didine) |
Bon ce n’est pas l’tout, mais j’ai une nouvelle super importante à te dire
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Didine |
(surpris) |
Ah oui ?
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Popol |
Figures toi que je viens d’avoir un coup de fil de mon neveu Edgar, qui viens passer le week end pour me présenter sa fiancée
Il arrive d'ici peu
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Didine |
(joyeux et impatient) |
Super !! Un peu de jeunesse dans cette maison nous fera le plus grand bien, on s’encroute dans notre petit confort, on est là, tout raplapla… |
Heureusement que j’ai Davina et Véro pour mon sport quotidien et pour sculpter mon corps, parce que ce n’est pas avec toi que je vais pouvoir perdre mes quelques kilos.
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Popol |
Non mais dis donc, que veux tu insinuer par là ?
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Didine |
Et bien c’est vrai mon Popol, ça fait quelques temps que je veux t’en parler, mais je te trouve en petite forme ces dernières semaines, si tu vois ce que je veux dire…
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Popol |
(vexé) Comment ça en petite forme… ? |
Mais pas du tout… je…
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Didine |
Je vois bien que tu n’as plus envie de moi, mon corps te répugne, c’est mon bourrelet… là… ? (montre son bourrelet)
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Popol |
Mais pas du tout, voyons, que vas-tu chercher là ?
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Didine |
Ben c’est quoi alors ?
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Popol |
(hésitant) |
La fatigue sans doute…
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Didine |
Non, je vois bien, c’est plus que ça… |
Allez confies toi…
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Popol |
Bon, il faut que je t’avoue quelque chose
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Didine |
Oui, vas y, je t’écoute
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Popol |
Voilà… oh c’est terriblement gênant
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Didine |
(le fait assoir sur ses genoux) |
Allez mon Popol, dis moi tout (le fait sauter sur ses genoux)
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Popol |
Ben voilà… mais tu me promets que tu ne le prendras pas mal ?
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Didine |
Voyons, tu me connais…
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Popol |
Et bien… voilà… comment dire… je t'ai menti
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Didine |
Menti ?
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Popol |
Oui… menti… mes parents ne sont au courant de rien
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Didine |
Comment ça au courant de rien ? A propos de quoi ?
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Popol |
De nous
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Didine |
(se lève et le fait tomber par terre sous le coup de la colère) |
Quoi ? Comment ça pas au courant ??
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Popol |
(essayant de se justifier) |
Oui tu comprends, ce n’est pas facile à avouer ce genre de chose
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Didine |
(vexé )Quoi ? Tu as honte de moi, c'est ça ?
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Popol |
(gêné) |
Mais pas du tout, pas du tout, pas du tout… euh… du tout… |
Seulement voilà, tu sais, ils sont très vieille France tu comprends, un peu coincés quoi !
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Didine |
Et alors ? Je ne vois pas le rapport ! |
Et tu ne vas quand même pas me dire qu'ils ne se sont jamais doutés de rien ?
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Popol |
(réfléchissant) |
Y’a bien une fois, ma mère est rentrée dans ma chambre et j’étais en train d’essayer son soutien gorge, mais je lui ai raconté que c’était pour une soirée déguisée
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Didine |
C’est quand même ahurissant qu’ils ne se soient jamais posé de questions en 35 ans
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Popol |
Tu sais les parents sont souvent aveugles quand il s'agit de leurs enfants |
Et puis j’ai toujours fait attention |
Je dis pas, ils ont dû trouver certaines situations bizarres, comme là fois où je les ai invité au resto, et devines sur qui je suis tombé, sur Gigi !
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Didine |
Gigi la Biscotte ?
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Popol |
Lui-même en personne, et puis alors en pleine forme !!
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Didine |
Non ?!
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Popol |
Non je veux dire, en pleine forme moralement !
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Didine |
(soulagé) Ah !
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Popol |
Il n’a rien trouvé de mieux à me demander que lui avancer 50 euros pour aller danser au « Gay Paradise » |
Alors évidemment, je ne te dis pas là honte !
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Didine |
Que lui as-tu répondu ?
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Popol |
Je lui ai répondu très calmement qu’il se trompait de personne, j’ai sauvé la mise devant mes parents, mais il en était moins une. En plus, comme il insistait, mon père s'en ai mélé, son côté macho a pris le dessus, il voulait lui donner une raclée.
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Didine |
Et alors ?
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Popol |
J'ai dit à Gigi qu’il vienne s’expliquer dehors, genre « gros dur » tu vois, et du coup je lui ai dit à part que je lui donnerai un rendez vous pour un samedi soir, histoire qu’il me fiche la paix. D'ailleurs, je ne l'ai toujours pas rappelé.
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Didine |
En tout cas, je suis déçu, moi... (boude) |
Tout ce temps où j’ai cru que pour toi c’était du sérieux |
Alors, je suis quoi dans tout ça moi, hein ? Un bouche trou ?
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Popol |
Mais non mon dadoudam, tu sais bien que tu es ce que j’ai de plus cher au monde…
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Didine |
Mais alors, je n’existe pas aux yeux de tes parents ?
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Popol |
Si, enfin pas exactement, enfin si, mais pas comme ça quoi … |
Disons que je leur ai dit que je vivais un colocation avec une amie un peu spéciale.
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Didine |
Comment ça une amie ? Mais je n’ai rien d’une amie moi !
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Popol |
Si par malheur, ils décident un jour de venir à la maison, tu n’auras qu’à te déguiser en fille, voilà, ce n’est pas compliqué !
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Didine |
Oh bah t’en as de bonne toi… En plus je n’ai rien à me mettre… c'est que j'ai grossi moi ! Il va falloir que j’aille faire les boutiques. Et en attendant, on fait quoi pour ton neveu ?
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Popol |
Mince, je l’avais oublié celui là !
(réfléchissant)
Et bien je crois que ce sera le moment idéal pour t’entraîner |
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Didine |
A quoi ?
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Popol |
A développer ton côté féminin ! |
RIDEAU |
Popol est en train de balayer. Il chante et danse sur «Je, je suis libertine, je suis une catain"
en prenant le balai pour son micro. On sonne
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Popol |
Ah, ça doit être eux (arrête la musique) |
J’arrive !! (il va ouvrir)
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Edgar |
Bonjour cher oncle
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Popol |
Edgar !! Quel plaisir de te voir ! Et puis pas de manière avec ton vieil oncle, appelles moi Popol
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Edgar |
Euh oui, si tu veux… |
Je te présente ma fiancée, Marie-Chantal
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Marie-Chantal |
(surprise devant la tenue de Popol) |
Bonjour Monsieur
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Popol |
Enchantée mademoiselle...
Et Idem pour vous, pas de monsieur entre nous, appelez-moi Popol |
Vous êtes ici chez vous |
Tenez, donnez moi votre sac et votre manteau que je vous débarrasse |
Edgar, pose ta valise là et venez vous assoir, ça fait tellement longtemps que je ne t’ai pas vu, tu dois avoir des tas de choses à me raconter
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Edgar |
Oui en effet, cela fait au moins… 5 ans il me semble |
Tu n’as pas changé, un peu forci, mais toujours le même |
Le look peut être…
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Popol |
Oui oui, tu sais, j’ai toujours aimé l’esprit (avec accent «Johnny») rock’n roll attitude |
Alors, racontez-moi, cela fait combien de temps que vous vous connaissez ?
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Marie-Chantal |
Oh, cela fait maintenant 3 ans, juste après mes études HEC
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Popol |
Hautes Etudes Culinaires ?
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Edgar |
Non, Marie Chant voulait dire Hautes Etudes Commerciales |
En fait, elle sortait d’HEC, moi je terminais mes études à Sciences Po, et nous nous sommes croisés, un dimanche matin, à l’église St Sulpice, à la messe de 11h
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Marie-Chantal |
Dieu en avait décidé ainsi (fait le signe de croix) |
Nous avons été bénis
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Popol |
Ah oui oui oui (perplexe), je vois… Moi le seul Dieu que je connais, c'est le Dieu anglais ! |
(va chercher une bouteille de whisky) |
(A Marie-Chantal) : Un petit coup ?
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Marie-Chantal |
Oh non merci, pas d’alcool, j’en ai bu une fois, j’en garde un mauvais souvenir, enfin, façon de parler, je ne me souviens plus de la fin de la soirée !
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Edgar |
Pour moi non plus merci, si tu as de l’eau gazeuse avec un zeste de citron, ça suffira.
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Popol |
(agacé) Désolé, pas de ça ici, mais j’ai de l’eau plate si vous voulez
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Edgar |
Ce sera parfait. |
Ou en étais-je ? Ah oui… |
J’ai donc raccompagné Marie-Chantal chez ses parents, et depuis, nous allons tous les samedis à la bibliothèque et nous nous voyons tous les dimanches à la messe
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Popol |
A 11h ? (sert de l'eau)
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Marie-Chantal |
Vous y allez aussi ? Je ne me souviens pas vous avoir croisé …
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Popol |
Non non, je n’ai pas pu y aller ces derniers temps
C'est bien dommage, j'aurai quelques péchés à confesser… |
Alors, où vivez vous tous les deux ?
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Marie-Chantal |
Nous prévoyons d’acheter un petit appartement dans le 16ème à la fin de l’année, dès que nous aurons obtenu notre examen
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Popol |
Et bien dites donc, on ne s’en fait pas les jeunes maintenant…
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Edgar |
Oui, les parents de Marie-Chantal vont nous donner un léger coup de pouce pour démarrer |
Il est vrai que ce n’est pas facile pour des jeunes dans notre situation, sans le sou, de débuter dans la vie
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Popol |
(ironique) Je comprends bien …surtout en costume...
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Edgar |
Oh ça, n’y fais pas attention, c’est ma tenue pour aller en cours, mais le week end, je fais davantage attention à m’habiller correctement, je me soigne !
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Sur ce, on entend un grand bruit dans la cuisine |
Entre Didine, habillée en fille. Elle essaye d’imiter une femme.
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Didine |
Bonjooouuuurrrrrrr
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Popol |
Laissez moi vous présenter ma colocataire, Didine
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Edgar et Marie-Chantal la regardent de haut en bas, étonnés
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Edgar |
Madame
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Marie-Chantal |
Bonjour
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Didine |
Je suis raviiiiieeeee de faire votre connaissance, Popol m’a si souvent parlé de vous
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Edgar |
Ah, je ne savais pas
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Didine |
Edgar mon petit neveu par ci, Edgar mon petit neveu par là
(en fait des tonnes) |
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Il était impatient de faire la connaissance de votre jeune et jolie fiancée
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Marie-Chantal |
Merci c’est très aimable à lui
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Didine |
Alors, vous venez vous aérer un peu l’esprit en venant dans notre charmante région ?
(se sert un verre de whisky et en sert un directement à Marie-Chantal qui fait signe que non mais en vain) |
Vous avez bien raison, il faut connaître d’autres choses, vous verrez, après votre petit week end, vous ne serez pas déçu, n’est ce pas mon Popol ?
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Popol |
Oui…
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Didine |
Allez, Popol sert un verre à ton neveu, on va trinquer à vos retrouvailles
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Edgar |
Et bien juste un peu pour trinquer |
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(trinquent)
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Didine |
A vos retrouvailles
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Popol |
A nos retrouvailles
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Edgar et Marie-Chantal trinquent, forcés à boire
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Didine |
Moi j'adoreeeeee boire cul sec ! N'est ce pas Popol ? (clin d'œil)
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Edgar |
En tout cas, cela fait plaisir à voir, vous avez l’air bien gais tous les deux
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Didine |
A ça pour être gai… moi j’ai toujours dit, dans la vie, il faut en profiter |
J’ai vécu à Paris moi aussi, j’étais une sacrée queutarde, je n'ai pas les boules à le dire
(Didine ressert un coup à boire à tout le monde)
Je sortais au Pink Paradise guincher toute la nuit, une vraie folle !
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Edgar |
(parle rapidement) Ah oui, rue Destouches ?
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Marie-Chantal |
Tu connais ?
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Edgar |
(se rattrape) Non non, de nom comme ça
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Marie-Chantal |
Mais ce n’est pas une discothèque de…. Comment dire… |
Ils vous laissaient rentrer ?
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Didine |
Bien sûr, pourquoi ? C’est que j’étais svelte en ce temps là…
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Marie Chantal |
Oui mais c’est que cet endroit est réputé pour être une...
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Didine |
Boite de tantouzes ?
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Popol |
Didine !! |
Elle exagère toujours…. |
Le Pink Paradise est aussi le dernier endroit à la mode, toute la jet set s’y retrouve, je suis étonné que vous n’y soyez jamais allés
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Edgar |
Nous ne fréquentons pas ce genre d’endroit
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Marie-Chantal |
Oui, c’est quand même un peu particulier |
Ceci dit, si les people le fréquente... |
Didine |
Nous on s’éclatait ! N’est ce pas Popol ?
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Edgar |
Tu y es allé aussi Tonton ?
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Popol |
Euh oui… une fois ou deux
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Didine |
Tu rigoles, on y allait 2 fois par semaine au moins !
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Popol |
(de plus en plus gêné) Oui c’est ça, une fois ou deux... par semaine…
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Edgar |
Et bien tonton, je ne te savais pas si branché, cela m’étonne de toi
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Didine |
On pourrait vous y amener si vous voulez
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Marie-Chantal |
Je ne pense pas que mère apprécierait
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Popol |
Sans vous froisser mademoiselle, à votre âge, il faut parfois prendre un peu son indépendance et voler de ses propres ailes
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Marie-Chantal |
(commence à être éméchée)
Et bien écoutez, nous allons y réfléchir… n’est ce pas Edgar ?
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Edgar |
(enthousiaste) Oh oui, pourquoi pas
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Didine |
Alors ce n'est pas le tout, mais racontez moi votre rencontre, j'adore le romantisme
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Popol |
Tu arrives à la bourre, ils m'ont déjà raconté
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Edgar |
Oh mais ce n'est pas grave, ce sera avec plaisir que nous pouvons vous raconter notre rencontre
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Marie-Chantal |
Oui comme je disais à Monsieur Popol, nous nous sommes rencontrés à la messe de 11h
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Didine |
Ah bon ? Mais que y faisiez vous ?
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Marie-Chantal |
Et bien, mais nous y prions voyons
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Didine |
Ah oui ! Et bien nous avec Popol, il faudrait plutôt nous prier d'y aller, n'est ce pas mon Popolinou ?
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Popol |
(sérieusement)
Je disais justement à Edgar et Melle Marie que je devais aller me confesser prochainement
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Didine |
Ah ça, quand il s'agit de fessée...
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Popol |
Dadou !!
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Edgar |
Dadou ?
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Popol |
Oui c'est un petit nom rigolo que je lui donne quelquefois, toujours mon côté rock : Dadou dam dam dam, dadou dam dam
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Marie-Chantal |
(à Edgar dans l'oreille)
Je me demande s'il ne se passe pas quelque chose entre ton oncle et Madame Didine
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Didine |
Donc vous disiez que vous vous êtes connus à la messe ?
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Marie-Chantal |
(Didine lui ressert à boire )
Oui c'est cela… à l'Eglise Saint Sulpice
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Didine |
Et alors, à partir de quand avez-vous… ?
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Edgar |
Nous avons ?
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Didine |
Ben vous comprenez quoi…
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Popol |
(coupe court à la discussion )
Bon, ce n'est pas le tout, nous allons passer à table !
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Didine, peux tu mettre le couvert s'il te plait
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Didine |
Ah quand il s'agit de remettre le couvert, pas de problème !! (ils sortent)
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Edgar |
Alors, comment les trouves-tu ?
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Marie-Chantal |
Un peu spéciaux, mais sympathiques
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Edgar |
C'est vrai que je suis surpris de l'évolution de mon oncle, il est, disons, davantage marginal...
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Marie-Chantal |
Je suis certaine qu'ils sont ensemble
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Edgar |
Qui ? Mon oncle et Didine ? Tu as vu son allure à Didine ?
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Marie-Chantal |
Il est vrai qu'elle a un look et language particulier, mais Dieu ne nous a-t-il pas appris "Aimer vous les uns des autres ? "
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Edgar |
Tu as raison, je suis parfois un peu sévère
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Marie-Chantal |
Heureusement que je suis là pour te remettre dans le droit chemin mon chéri…
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Edgar tente de l'embrasser et devient de plus en plus pressant
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Marie-Chantal |
Edgar ! Voyons ...
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Edgar |
Je n'en peux plus d'attendre
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Marie-Chantal |
Tu sais bien ce que Dieu nous a appris, pas le pécher de la chair avant le mariage
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Edgar |
Oui oui mais on n'a pas prévu de se marier avant un an !
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Marie-Chantal |
Tu n'en seras que plus fier et satisfait, tu verras…
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Edgar |
(dépité) C'est que tu me plais tellement… Enfin entendu, j'attendrai…
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Marie-Chantal |
Je vais leur donner un coup de main en cuisine (elle sort)
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Edgar |
Attendre, attendre, j'en ai ras le bol moi, va quand même falloir qu'elle y passe la cocotte, c'est que ça commence à me travailler moi ! (Popol entre)
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Popol |
Alors Edgar, tu es abandonné de ta dulcinée ?
Dis donc, c'est quoi cette histoire d'église etc… ?
Je ne te reconnais plus, toi le tombeur de ces demoiselles ?
Tu ne vas pas me dire qu'elle t'a changé à ce point ? |
Edgar |
Mais non, mais j'y suis accro tu comprends, et elle ne veut pas friquotter avant le mariage
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Popol |
Quoi ? Tu ne lui as pas encore montré ton petit oiseau ?
|
Edgar |
Ah non, si elle le voit mon petit oiseau, c'est cuit !
|
Popol |
Bon sang c'est moche ! Mais faut lui ouvrir les yeux à cette petite !
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Edgar |
Surtout que le mariage n'est prévu que dans un an, t'imagines, je ne vais pas pouvoir tenir jusque là moi
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Popol |
J'ai une idée, on va l'emmener au Pink, lui donner un coup à boire, ça devrais la décoincer
|
Edgar |
On peut essayer, mais je ne suis pas sur que ça marche
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Popol |
Qui ne tente rien n'a rien
En tout cas, je suis rassuré, j'ai cru pendant un moment que ce n'était plus mon petit Edgar que j'ai connu !
|
Edgar |
Et toi, c'est quoi cette histoire avec Didine ? C'est ta copine ou quoi ? Elle est un peu bizarre…
|
Popol |
Ecoutes, j'ai quelque chose à t'avouer, toi qui est ouvert d'esprit, tu devrais pouvoir comprendre
|
Edgar |
Vas y je t'écoute
|
Popol |
En fait, voilà, je ne suis pas comme tu crois que je suis
|
Edgar |
(ironique) Ah bon ? Et comment es tu ? Tu as une jambe de bois, un œil de verre, un sein qui se visse ?
Ou attends, mieux que ça, en fait, tu n'es pas maçon…tu es transformiste !
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Popol |
Tu n'y es pas du tout
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Edgar |
Bon alors quoi ? Tu veux faire ton coming out, c'est ça ?
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Popol |
Mais comment ça... tu le savais ?
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Edgar |
Tu crois que je n'ai jamais rien vu, ta petite tenue en cuir, tes airs efféminés … et Didine et sa moustache
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Popol |
Ca alors, moi qui croyais…
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Edgar |
Mais ne t'inquiètes pas tonton ! Ton secret est bien gardé
Et puis je ne pense pas que grands tantine et tonton soient au courant
En tout cas, ils ne m'en ont jamais parlé.
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Popol |
Pas trop déçu d'avoir un vieil oncle pédé ?
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Edgar |
OH tu sais, on n'est jamais trop pédé dans la vie !
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Marie-Chantal et Didine rentrent
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Didine |
Alors les garçons, ça boum ?
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Edgar |
Impeccable, nous discutions des relations familiales
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Popol |
Allez à table !
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Marie-Chantal |
Nous allons réciter le bénédicité
Seigneur, nous te remercions pour ce repas
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Edgar |
Seigneur, nous te remercions pour ce repas
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Popol et Didine répètent
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Marie-Chantal |
Et nous prions pour tous les pauvres gens qui ne peuvent manger à leur faim
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Edgar |
AMEN
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Didine |
(en montrant le plat) Amène !
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Popol |
Allez un petit coup de rouge pour fêter tout ça
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Marie-Chantal |
C'est que j'ai déjà la tête qui tourne
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Popol |
Hop hop hop, interdit de refuser
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Marie-Chantal |
Bon et bien juste un doigt alors
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Edgar |
C'est un bon début (clin d'œil complice à son oncle)
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Popol |
Et après ce repas, un petit tour au Pink pour digérer
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Marie-Chantal |
C'est que …
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Didine |
Riche idée !! Ca me rappellera ma jeunesse
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Edgar |
Si cela peut vous faire plaisir, nous pourrions faire un effort, n'est ce pas chérie ?
|
Marie-Chantal |
Je ne sais pas, je ne suis pas sûre que Dieu s'il me voit, cautionnerait cet acte pas très catholique
|
Edgar |
Voyons chérie, Dieu est pour le mélange des cultures
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Popol |
Allez MC (accent anglais)
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Popol, Didine et Edgar |
Allez MC, allez MC, allez…
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Marie-Chantal |
(se ressert et boit cul sec) Oh et puis zut, Dieu est bon, il me pardonnera surement ce petit écart, j'irai à confesse Dimanche
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Edgar |
YES !!!!
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RIDEAU |
Voix off : Tard dans la nuit |
Edgar rentre avec Marie-Chantal, il est très pressant et elle complètement ivre
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Marie-Chantal |
(faisant la chorégraphie des Village People) YMClA, la la la la ..
Oh mon Dieu, je n'ai jamais passé une soirée aussi ennivrante
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Edgar |
Et attends, tu n'as encore rien vu
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Marie-Chantal |
Edgar, voyons, nous avions dit pas avant le mariage
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Edgar |
Il faut bien qu'on vérifie si tout fonctionne
Et puis Dieu à dit "Aimer vous les uns des autres" alors..
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Marie-Chantal |
Tu as raison, si Dieu l'a dit
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Edgar |
Allez viens vite, allons dans la chambre
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Ils sortent |
|
Entrent Popol et Didine dans des tenues extravagantes
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Popol |
(chante) Voulez-vous coucher avec moi, ce soir, voulez vous coucher avec moi ?
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Didine |
Oh mon Popolinou, tu es d'une forme olympique ce soir
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Popol |
Quand je te vois en femme, en fait, ça me fait quelque chose
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Didine |
C'est l'effet de l'alcool ça…
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Popol |
Sûrement.
J'ai adoré ton petit déhanché sur la piste...
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Didine |
(danse) Celui-ci ?
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Popol |
(le tient par les hanches par derrière) Tu as le rythme dans la peau toi tu sais
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Didine |
Tu crois qu'ils se sont doutés de quelque chose Edgar et Marie-Chantal, a propos de nous ?
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Popol |
Mais non mais non, ils pensent que tu es ma colocataire
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Sort Marie-Chantal à moitié déshabillée |
Popol la regarde d'un air approbateur |
Marie-Chantal |
Excusez moi, je viens juste boire un verre pour me rafraichir, je suis toute chose...
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Popol |
Ah oui ?
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Edgar rentre |
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Edgar |
Ah vous êtes rentrés ? Mais quelle heure est il ?
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Didine |
5h15
Dites donc Edgar, je ne vous voyais pas si musclé…
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Edgar |
Merci Didine, vous n'êtes pas mal non plus
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Marie-Chantal |
Bon Edgar, nous allons reprendre où nous en étions ?
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Edgar |
Excusez moi, le devoir m'appelle (air entendu à Popol)
|
Popol |
Allez, on va se coucher nous aussi
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Didine |
Je te suis
|
Quelques instants après |
Marie-Chantal sort de la chambre en tenant un fouet à la main et des menottes
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Edgar |
(crie à partir de la chambre)
Voyons chérie, reviens, je vais t'expliquer |
Marie-Chantal |
Mais non, je veux savoir à quoi ça sert !
|
Edgar |
(toujours de la chambre) Mais cela ne nous regarde pas…
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Entre Popol |
|
Popol |
Marie-Chantal ? Mais que faites vous là ?
|
Marie-Chantal |
Ah Popol, vous tombez bien, regardez ce que j'ai trouvé dans la chambre d'amis…
Figurez vous que je cherchais un gant pour faire un petit brin de toilette, je me suis permise d'ouvrir votre armoire, et j'ai trouvé ça et tout plein de jouets, un canard, une fusée...
Vous recevez parfois des enfants ? |
Popol |
Euh oui, c'est ça, les petits enfants de Didine… Vous connaissez les enfants, il faut toujours les occuper, alors voilà, nous avons acheté quelque jouets
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Marie-Chantal |
Comme c'est gentil à vous !! Et ça, ça sert à quoi ? (montre le fouet)
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Popol |
Ah ça ? Et bien le petit dernier fait de l'équitation, quand aux menottes, c'est pour jouer aux bandits et aux policiers
|
Marie-Chantal |
Ouf j'ai eu peur, j'ai cru pendant un moment que c'était vous qui jouiez encore aux cow boys et aux indiens
(s'installe dans le canapé)
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Popol |
Alors, ça se passe bien avec mon neveu ?
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Marie-Chantal |
(toujours ivre, elle rie) Si vous saviez… il veut à tout pris me montrer quelque chose qui d'après lui peut me faire chavirer comme il dit…
Je me doute bien à quoi il veut en venir mais quand même, cela ne me semble pas correct…
D'un côté, je ne vous cache pas que cela m'intrigue, et puis je ne sais pas, je me sens toute bizarre... |
Popol |
Et bien laissez vous aller MC ! Et si vous avez besoin de quoique ce soit, je suis à votre disposition… Il est toujours utile d'avoir de bons conseils vous savez, de l'homme d'expérience que je suis… ? Hummm ?
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Marie-Chantal |
Ah oui ? Merci ! Oh c'est la fête ce week end !
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Edgar |
(de la chambre) Marie…. Tu viens ?
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Marie-Chantal |
Excusez moi, j'y retourne
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Popol |
Je vous en prie belle demoiselle
(Marie-Chantal sort, Popol la regarde d'un air approbateur)
En fait, ce n'est pas si vilain à regarder, les femmes…
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Didine |
Popolinouuuuuuuu !!!!!
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Popol |
J'arrive !!!!
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ACTE 2
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Voix off |
Quelques heures plus tard... En fin de matinée
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Popol, Didine, Edgar sont en train de prendre le petit déjeuner
Didine est toujours déguisée en fille
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Popol |
Alors ?
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Edgar |
Et bien ma foi, pour une première, je n'ai pas à me plaindre… Ni elle non plus, sans me vanter
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Didine |
Pour une première quoi ?
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Popol |
Edgar et Marie-Chantal n'avaient jamais fricotté
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Didine |
Quoi ? Tu n'avais jamais ... ?
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Edgar |
Non, on devait attendre le mariage
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Didine |
Quelle drôle d'idée !
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Edgar |
En tout cas, avec mes 21,5cms, elle a été épaté !
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Didine |
(admiratif) Ouahhhhh… 21,5 cms… ça alors…
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Edgar |
(vantard) Oui que voulez vous, j'ai été gâté par la nature
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Didine |
Ca ne tient pas de famille, n'est ce pas Popol ?
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Popol |
(vexé) Bon ben ça va, tu n'es pas obligé de raconter ça à tout le monde
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Marie-Chantal rentre habillée de façon plus provocante et avec une coiffure moins sage
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Marie-Chantal |
Bonjour la compagnie !
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Didine |
Et bien, quelle forme ce matin, pour un peu, je ne vous aurais pas reconnu
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Marie-Chantal |
Oui, je sais, c'est la nouvelle Marie-Chantal… C'est un nouveau commencement pour moi !
Cette nuit m'a ouvert les yeux, je compte profiter pleinement de la vie
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Didine |
Et my God dans tout ça ?
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Marie-Chantal |
Oh mais je suis sûre que Dieu ne voit aucun mal à aimer son prochain
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Popol |
En tout cas, ce nouveau look vous va très bien
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Marie-Chantal |
Merci. C'est en fouillant votre armoire, j'ai trouvé quelques fanfreluches
Mais je vous les rendrai, ne vous inquiétez pas
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Popol |
Oh vous pouvez les gardez, c'est à Didine, à l'époque où elle était mince… Ca date !
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Didine |
Merci, toujours aussi plein de délicatesse…
Enfin, il a raison, vous pouvez les garder Marie-Chantal
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Marie-Chantal |
Merci, c'est gentil
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Didine sort |
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Marie-Chantal |
Bon, quel est le programme aujourd'hui ?
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Edgar |
Nous pourrions visiter le coin
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Popol |
Pas de problème, et moi je veux bien servir de guide à Mam'selle Marie
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Marie-Chantal |
Ce sera avec plaisir…
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On sonne |
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Popol |
Tiens, qui cela peut-il être à une heure si matinale ?
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Edgar |
Il est quand même 11h30, tonton
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Marie-Chantal |
Il est vrai qu'on s'est levé très tard, mais après cette nuit agitée… (clin d'œil à Edgar)
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Popol va ouvrir. Entrent ses parents
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Popol |
Maman, papa ? Mais …
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Mère |
Bonjour mon chéri, nous voulions te faire une petite surprise !
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Père |
Bonjour fiston
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Popol |
Bah ça pour une surprise, c'est une surprise…
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Mère |
On ne te dérange pas au moins
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Popol |
Euh… non non du tout
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Mère |
Tiens, je t'ai acheté des nouveaux chaussons et des chaussettes assorties.
On était impatient de voir ton nouveau chez toi, je sais bien que tu préfères venir à la maison mais on est curieux de voir l'endroit où réside notre cher fiston, n'est ce pas chéri ? |
Père |
C'est cela oui...
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Mère |
Je vois que tu reçois du monde, on ne te dérange pas c'est sûr ?
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Popol |
Non, non, je vais vous faire les présentations
Bon, vous connaissez déjà Edgar
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Edgar |
Bonjour grand tonton et tantine
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Père |
Cela faisait un moment que nous ne t'avions pas vu Edgar !
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Popol |
Et voici Marie-Chantal, la …
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Mère |
Enchantée mademoiselle (la dévisage de haut en bas), notre fils nous a tellement parlé de vous
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Popol |
Non maman, tu fais erreur, il s'agit….
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Mère |
(le coupant) Allez allez, ne sois pas timide, on a tout de suite compris avec ton père que tu ne partageais pas que l'appartement avec ta colocataire…
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Marie-Chantal |
C'est que…
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Père |
Figurez vous que depuis le temps qu'il n'avait pas de copine, nous commencions à nous demander s'il n'était pas homo !
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Mère |
Quel soulagement ! Ca vraiment, je n'aurais pas pu, cela aurait été au dessus de mes forces
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Père |
Moi vivant, jamais un homo dans la famille ! Cela aurait été un déshonneur !
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Mère |
(à son mari) Enfin chéri, te voilà fixé...Tu vois, je t'avais bien dit pour sa colocataire...
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Popol |
(très embarrassé…) Homo ? Ben non voyons, quelle idée...
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Edgar |
On se demande où vous allez chercher tout ça grand tantine !
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Edgar prend à part Marie-Chantal et lui glisse à l'oreille
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Edgar |
Ecoutes ma douce, on va jouer à un petit jeu
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Marie |
(joyeuse) Ah oui ? Encore un ? Comme cette nuit ?
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Edgar |
Euh non, là il s'agit de faire croire que tu es la fiancée d'oncle Popol
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Marie |
C'est rigolo ça… ok, la nouvelle marie va relever le défi
Surtout qu'il est encore bien pour son âge ton oncle
(s'adressant aux parents)
Je suis également raviiieee de faire votre connaissance, Popol m'a aussi beaucoup parlé de vous
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Popol |
(étonné) Ah oui ? Enfin je veux dire, oui
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Mère |
Alors, racontez nous, comment vous êtes vous connu ?
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Marie-Chantal |
(réfléchissant) Oh, vous allez rire, c'est tout bête, en allant chercher le pain !
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Père |
En tout cas mon fils a bon goût
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Mère à l'oreille du père
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Mère |
Un peu vulgaire quand même non ? Je la voyais plus classique…
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Père |
Et toi Edgar, qu'attends tu pour te trouver une moitié ?
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Edgar |
Et bien justement, j'en ai trouvé une, je l'ai présenté à tonton Popol
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Popol |
Oui, effectivement, ce week end même mais elle a dû…
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Didine rentre |
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Didine |
Je vous ai manqué ?
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Les parents la regardent éberlués
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Didine |
Oh pardon, je ne vous avais pas vu. Messieurs dames….
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Popol |
Je vous présente Didine, la …
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Edgar |
La fiancée d'Edgar ! Ma fiancée !
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Parents |
Madame…
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Didine |
C'est l'éclate totale aujourd'hui… (s'adressant à Edgar et Popol) Ah vous voulez jouer, vous ne savez pas à qui vous avez à faire
(S'assied sur les genoux à Edgar et lui caresse la joue)
Alors mon Gagarinou, que penses-tu de ta nouvelle fiancée ?? |
Edgar |
Tu es parfaite, comme toujours
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Didine |
Et encore, tu n'as pas tout vu...
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Edgar |
Je suis impatient…
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Mère |
Et bien, on ne se doutait pas…
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Popol |
(agacé par l'attitude de Didine) Oui, c'est le jour des surprises… pour moi surtout !
Voulez-vous boire quelque chose, on s'est levé un peu tard, nous finissions de prendre le petit déjeuner
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Marie-Chantal |
Nous sommes allés danser cette nuit
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Père |
Ah oui, il y a un club près d'ici ?
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Didine |
Oui, le Pink…
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Edgar |
(la coupant) Le Pinkadilly Club
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Marie-Chantal |
(dans sa lancée) Et puis nous avons fini par jouer à la maison
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Mère |
Ah oui, à quoi ?
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Marie-Chantal |
Oh, je peux aller vous chercher un jeu si vous voulez, y'en a plein l'armoire
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Père |
Ah, tu reçois des enfants ?
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Popol |
Oui, de temps en temps…
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Marie-Chantal |
Ce sont les petits enfants à Didine
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Didine |
Mes petits enfants ?
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Popol |
(regard insistant)
Et bien, tu as l'air étonné, tu ne te souviens pas que tu as des petits enfants maintenant ?
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Marie-Chantal |
(aux parents) Même que le dernier fait de l'équitation, il a un fouet
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Père |
Un fouet ?
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Marie-Chantal |
(à Didine) Et le petit canard, c'est pour le plus petit ? Parce que, je ne sais pas si vous vous en êtes rendus compte, mais il vibre !
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Mère |
Ah oui ?
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On sonne
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Popol |
Encore, décidemment, quelle journée !
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Mère |
Mon crapouillou, je vais à la cuisine pour te préparer un gâteau pour ton nouvel invité
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Père |
Je suis impatient de visiter moi, je peux faire la visite pendant ce temps là ?
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Popol |
Oui oui. Je vous rejoins dès que j'ai fini.
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Popol va ouvrir. Entre Gigi la Biscotte
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Gigi |
Bonjour Popol !
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Popol |
Gigi ?
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Gigi |
En personne !! Comme tu ne donnais pas de tes nouvelles, je me suis dis que j'allais venir te voir
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Popol |
C'est-à-dire que tu ne tombes pas au bon moment
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Gigi |
Comment ça pas au bon moment, tu n'as même pas 5 mns pour accueillir Gigi la Biscotte ?
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Popol |
J'ai du monde à la maison, et puis j'avais dit que je te rappellerai
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Gigi |
Oui c'est ça, et ça fait 6 mois que je poirote
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Popol |
6 mois déjà…
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Didine |
Bonjour Gigi
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Gigi |
Ah salut Didine, je ne t'avais pas vu, pourtant on ne peut pas te rater…
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Didine |
Toujours aussi drôle à ce que je vois
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Gigi |
(à Edgar et Marie-Chantal) Monsieur, Madame
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Didine |
Et que nous vaut l'honneur de ta visite ?
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Gigi |
Je viens prendre des nouvelles de mon Popol, il me manquait
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Didine |
(jalouse) Et bien ton Popol se porte très bien, t'inquiètes pas, et j'y suis un peu pour quelque chose
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Gigi |
Ah oui, pourtant la dernière fois que je l'ai vu, il avait les traits tirés et ne respirait pas la joie de vivre, là aussi tu y es sûrement pour quelque chose, non ?
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Didine |
Bon ça va Gigi, ce n'est pas parce que je te l'ai piqué il y a de ça 2 ans que tu vas encore me bassiner
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Gigi |
Et toi ? Tu m'en veux encore pour la fois où je vous ai invité et que tu as mangé trop épicé ?
Remarque, pour une fois que tu avais le feu au cul…
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Popol |
STOP !! Ca suffit vos vieilles rengaines, y'en a ras le bol
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Marie-Chantal |
(charmeuse) Et bien Popol, je ne savais pas que vous aviez autant d'admirateurs…
Ceci dit, cela ne me surprends pas vraiment, avec le charme et le charisme que vous avez…
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Popol |
Merci ma petite marie, je suis heureux d'apprendre que je peux encore plaire à une jeune femme aussi charmante que vous.
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Didine |
J'aurai tout entendu aujourd'hui.
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Edgar |
Ne vous inquiétez pas Didine, et puis… je suis là moi.
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Didine |
C'est vrai, c'est rassurant.
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Edgar |
Vous savez que plus je vous vois, plus votre originalité m'intrigue...
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Didine |
Ah ? Vous ne me trouvez pas trop ... rembourrée ?
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Edgar |
Rembourrée ? Au contraire, ces formes avantageuses sont à votre avantage !
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Gigi |
Dis donc Popol, vous faites boite d'échangisme maintenant ?
Ceci dit, je ne suis pas contre, vous savez, c'est que j'en ai fait des expériences bizarres moi !
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Marie-Chantal |
Ah oui, quel genre ?
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Gigi |
Ben par exemple, devinez l'endroit le plus inhabituel où j'ai fait l'amour ?
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Edgar |
Un ascenseur ?
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Gigi |
Perdu !! Dans une femme !
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Didine |
Très drôle Gigi, vraiment ... Si tu pouvais laisser ta vulgarité de côté...
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Entrent la mère et le père
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Mère |
Vous ?
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Gigi |
Encore vous !
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Père |
Mais que faites vous là ??
Fils, qu'est ce qu'il fait là ?
Je ne vous ai déjà pas aimé quand je vous ai vu au restaurant, ma première impression était la bonne !
Vous voulez le dévaliser ? Attention j'ai été Mercenaire à la guerre d'Algérie, faut pas me chauffer moi (se tient prêt à frapper) |
Gigi |
(se cache derrière Popol) Au secours, mais ils sont fous ces gens là…
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Popol |
Papa, calmes toi, je vais t'expliquer
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Père |
Oh mais c'est tout vu, il te raquette, c'est ça, et tu as peur ? Ne t'en fais pas, Papa est là, je vais lui régler son compte à cet énergumène
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Popol |
Non Papa, arrête
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Didine |
Si si, allez y , allez y…
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Mère |
Calmes toi chéri…
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Edgar |
Calmes toi grand tonton
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Marie-Chantal |
(se mets à prier) Mon Dieu, Dieu, faites qu'il n'arrive pas un malheur, je serais votre serviteur pour le reste de mes jours, je vous en fais la promesse
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Popol |
Papa ! Cet énergumène est un ami à moi
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Mère |
Un ami ? Ce… "truc"… un ami ? Mais tu as vu l'engin ?!
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Gigi |
Non mais dites donc, un peu de respect m'dame, on n'a pas élevé les cochons ensemble !
Ce n'est pas parce que je suis de la jaquette qu'il faut me parler sur ce ton !
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Père |
De la jaquette, comment ça de la jaquette ?
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Marie-Chantal |
Il travaille dans le textile ?
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Mère |
Crapouille, peux tu nous expliquer s'il te plait, je suis perdue
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Popol |
Asseyez-vous
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Didine |
Je crains le pire
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Mère |
Mais que se passe t'il crapouillou, tu me fais peur…
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Edgar |
Je vous sers un petit coup à boire, whisky, rhum ?
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Mère |
Non merci, pas d'alcool fort
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Edgar |
Si si, je crois que vous allez en avoir besoin
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Père |
Un whisky pour moi
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Edgar les sert
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Popol |
Papa, maman, j'ai une nouvelle à vous annoncer
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Mère |
(heureuse) Tu vas te marier ?
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Marie-Chantal |
Pas avec moi en tout cas, maintenant que j'ai goûté au fruit défendu, je compte bien en croquer plusieurs
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Edgar |
Et bien, tu as vite oublié ta prière de tout à l'heure toi !
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Popol |
Voilà (se sert à boire). Vous vous souvenez quand je vous demandais des poupées Barbies à 15 ans ?
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Père |
Bien sûr, tout de son père, déjà à 15 ans en train de jouer à la poupée… eh eh eh
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Popol |
Papa, laisse moi finir s'il te plait !
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Père |
Oui oui, excuses moi mon fils
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Popol |
En fait, j'ai depuis mon plus jeune âge une différence notable avec les gens de mon sexe
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Mère |
Ah bon ? Je n'ai jamais remarqué de malformations !
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Popol |
Il ne s'agit pas de malformation physique maman
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Père |
Mais qu'est ce que tu es en train d'essayer de nous dire ?
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Popol |
Ben voilà… j'y viens…
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Didine |
Allez courage mon Popolinou, je suis avec toi
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Popol |
Je n'ai jamais réussi à vous en parler avant, vous savez, c'est le genre de chose qui n'arrive pas du jour au lendemain, ça m'a pris depuis tout petit, dés le plus jeune âge déjà, je n'étais pas intéressé pour jouer avec les copains au foot, sauf pour aller au vestiaire.
Et puis, j'ai connu mon copain Tom, vous savez, le petit voisin d'à côté. Il arrétait pas de flirter avec les filles, et moi c'était lui que je regardais |
Père |
(se ressert à boire et se lève) Je ne veux plus entendre la suite
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Mère |
(le fait se rassoir) Tu t'assieds et tu ne bouges pas !
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Didine |
Ca c'est envoyé, quelle poigne !
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Popol |
Bon, ce que je veux vous dire, c'est que j'en suis
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Silence |
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Mère |
(hésitante) Tu en es ?
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Didine |
Il en est
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Marie-Chantale |
Ca veut dire quoi "il en est" ?
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Gigi |
Il a virer sa queutille quoi !
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Père |
(en colère) Mais ce n'est pas possible ! Pas dans notre famille ! Pourquoi cela m'arrive t'il à moi !
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Mère |
Ne te mets pas dans cet état là chéri
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Père |
T'en as de bonne toi, mon fils, mon propre fils, homo !
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Mère |
Je te l'accorde, je suis sous le choc moi aussi
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Popol |
Je suis désolé que je ne sois pas comme vous auriez aimé que je sois
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Père |
Mais… et ta jolie fiancée, c'était des bobards ?
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Marie-Chantal |
C'était un jeu Monsieur; Et moi, j'aime bien me prendre au jeu (en regardant langoureusement Popol). Ceci dit, je suis aussi surprise que vous, je ne pensais pas. Mais peut être n'a-t-il pas encore connue une vraie femme, qui lui fasse ressentir le grand frisson, l'Amour avec un grand A |
Didine |
En fait, c'est moi sa fiancée (enlève sa perruque et déguisement)
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Mère |
(effondrée) Oh mon Dieu
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Père |
C'est un cauchemar, je vais me réveiller…
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Gigi |
Bon eh, ce n'est pas la peine d'en faire tout un plat, il est en bonne santé votre fils à ce que je sache ! Bon je vois que je suis de trop, je me retire... si je peux me permettre. Allez, je te recontacte Popol (lui fait la bise sur la joue)
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Popol |
Je me sens mieux de vous l'avoir annoncé, je me sens débarrassé d'un gros poids
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Marie-Chantal |
De Didine ?
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Edgar |
Voulez vous prendre un peu l'air tantine ? Ca vous fera du bien
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Mère |
Bonne idée, (au père) allez viens chéri
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Père |
Homo…
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Mère (à Popol) |
Ne t'inquiètes pas mon crapouillou, maman t'aime comme tu es, et puis ton père, tu sais comment il est… sous ses airs de gros durs, il a un cœur gros comme ça, il s'y fera…
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Didine |
Vous verrez, avec le temps, vous allez m'apprécier, je suis un vrai bout en train
Je viens avec vous Edgar
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Edgar |
C'est toujours un plaisir de vous avoir à mes côtés
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Didine |
Plaisir partagé,,,
Vous aimez Madonna Edgar ?
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Edgar, Didine, la mère et le père sortent.
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Popol |
Et toi Marie Chantal, toi qui es sage, crois tu que j'ai bien fait de l'annoncer
à mes parents ? Dois-je me repentir de mes péchés ?
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Marie-Chantal |
(vient le consoler) Tu sais, Dieu a sûrement dû dire aussi :
Rien n'est définitif dans la vie... ou un truc du genre...
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Popol |
J'irai à la messe dimanche pour me confesser, voudras tu m'accompagner ?
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Marie-Chantal |
Bien sûr... et puis tu sais Popol, le plus important, c'est que tu suives la voie de ton coeur
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Ils se lèvent et sortent en se regardant et ayant un geste tendre l'un envers l'autre
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Popol (au public) |
J'ai peut être parlé trop vite aux parents ?
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FIN |